Célèbre pour avoir piraté l'iPhone et la PlayStation 3, "GeoHot" a été recruté pour améliorer la sécurité du réseau social.
George Francis Hotz n'a que 21 ans. Mais il a déjà de prestigieux trophées à son tableau de chasse : il a été le premier à pirater les verrous de l'iPhone d'Apple, et de la PlayStation 3 de Sony. Repéré par les ingénieurs du monde entier, il a aujourd'hui rejoint les équipes de Facebook. Retour sur l'itinéraire d'un génie de l'informatique.
Nous sommes en 2007 : George Hotz, alias GeoHot, est âgé de 17 ans. Très contrarié de ne pas pouvoir utiliser l'opérateur de son choix avec son iPhone (bloqué sur AT&T), il met au point la première technique de "jailbreak" (déverrouillage) du smartphone star d'Apple. Celle-ci sera toutefois rapidement remplacée par d'autres méthodes n'impliquant pas d'intervention technique à l'intérieur de l'appareil. Il n'empêche, GeoHot est le premier à casser la protection du sacro-saint téléphone de la Pomme. Les médias le convient sur tous les plateaux, il devient le visage du hacking aux yeux de nombreux Américains.
Pirate rangéEn 2009, c'est encore une contrariété qui le pousse à agir. Ne pouvant faire ce qu'il veut avec sa console PlayStation 3, il décide de faire sauter les verrous qui protègent le mode administrateur. Comme avec l'iPhone, il ouvre un blog et fait part aux internautes de ses avancées dans le projet. Début 2010, il réussit enfin et publie un guide pour débloquer la PlayStation 3, console pourtant réputée très sécurisée par rapport à la concurrence. Non content de son succès, il publie début 2011 les clés racines de la console, ce qui lui vaut cette fois une réponse cinglante de Sony et une plainte, retirée en avril après un arrangement à l'amiable dont les termes sont restés secrets.
Aujourd'hui, George Hotz a rejoint Facebook. L'information avait été annoncée au conditionnel par les sites spécialisés anglo-saxons et a été confirmée en juillet par un porte-parole du réseau social. Le rôle exact du hacker n'est pas connu, mais il est très probable qu'il travaille sur la sécurité de l'un ou l'autre des projets de Facebook. Certains évoquent Spartan, un projet de boutique d'applications cher à Mark Zuckerberg.
Les hackers, indispensables génies
Le recrutement de hackers par des entreprises est fréquent. Du moment qu'ils ne sont pas des "black hats", nom donné à ceux qui volent des informations confidentielles et nuisent de façon généralement gratuite, ils peuvent sans difficulté rejoindre les équipes d'un géant de l'Internet. GeoHot a piraté dans le but d'améliorer l'expérience des utilisateurs. À la suite de ses actions, la loi a été modifiée aux États-Unis et autorise le déverrouillage des téléphones. Lors du piratage du réseau PSN de Sony, sur lequel de grandes quantités d'informations personnelles des clients de Sony avaient été volées, George Hotz avait critiqué ce type de démarche sans but louable.
Très critiqués par le monde politique et les médias, les hackers sont régulièrement tenus pour responsables des malheurs du cybermonde. Pourtant, à l'origine de l'informatique, les créateurs des produits révolutionnaires étaient tous des hackers, bidouilleurs géniaux, y compris Steve Jobs et Bill Gates.
source: lepoint.fr