DISPARITION - Depuis mercredi après-midi, la jeune fille de 14 ans n'a plus donné signe de vie...
De notre envoyée spéciale à Chambon,
Il n’a pas dormi depuis trois jours, ou si peu. Mais l’espoir le tient éveillé. Frédéric Marin, le père d’Agnès disparue depuis mercredi soir, lance un vibrant appel devant les caméras de télévision, les yeux rougis de fatigue. «Pour nous les parents, le temps s’est arrêté. On n’a plus de montre, déclare le pharmacien. La seule chose qu’on attend c’est de voir notre fille». Venus en urgence de Paris jeudi matin, les parents de la jeune collégienne enchaînent: «Si vous avez vu quelque chose, appelez les gendarmes. Aidez-nous à retrouver notre fille».
Les parents ne croient pas à la fugue
Blottie contre son mari, Paola exclut la thèse de la fugue. «On est conscients que toutes les hypothèses sont possibles, mais Agnès est partie sans affaires, sans argent, sans manteau», explique la maman, architecte de métier. «Elle prévient toujours lorsqu’elle va dormir chez une amie, ou qu’elle va avoir un peu de retard. Elle est très facilement joignable. La dernière fois que je l’ai eue, c’était mardi soir», continue Frédéric. «Elle est même du genre à m’envoyer 40 SMS par jour, sourit tristement Paola. Comme tous les adolescents de son âge, elle a eu un côté rebelle, mais depuis qu’elle est arrivée à l’internat, son comportement a évolué».
Agnès, en décrochage scolaire, avait été scolarisée en septembre 2010 à l’internat protestant du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), réputé dans la région pour son enseignement strict. «La philosophie et le système éducatif de ce collège nous plaisaient beaucoup», explique Frédéric Marin. Agnès, qui avait eu quelques difficultés à s’intégrer les premiers mois, semblait avoir pleinement trouvé sa place cette année. «Elle avait de bonnes notes. Depuis la rentrée, on la sentait joyeuse, épanouie», conclut Frédéric.