Soupçonnés d'avoir violé une adolescente, cinq collégiens placés en détentionCinq collégiens de 14 à 16 ans ont été placés en détention, soupçonnés d'avoir violé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) une élève du même établissement âgée de 13 ans, avec la complicité de deux adolescentes, dont l'une a également été écrouée.
La jeune fille aurait été violée à deux reprises, fin avril et fin mai, dans les parties communes d'immeubles du quartier populaire du Franc-Moisin à Saint-Denis, non loin du collège où tous les protagonistes de cette affaire sont scolarisés.
Cinq garçons auraient participé aux viols alors que deux jeunes filles, que la victime considérait comme des amies, ont servi de "rabatteuses", a indiqué le parquet de Bobigny, confirmant une information du Parisien.
L'une d'elles serait la petite amie d'un des mis en cause.
Se refusant à certaines pratiques sexuelles avec lui, elle l'aurait dirigée vers la victime.Certains ont reconnu que les viols
avaient été filmés, mais les vidéos ont été effacées. Selon Le Parisien, deux des adolescents qui seraient les meneurs, étaient "imprégnés d'images de films pornographiques".
Inconnus jusqu'ici des services de police, tous les sept ont été mis en examen jeudi soir pour "viols en réunion" et "complicité de viols en réunion". Ils ont tous été incarcérés, à l'exception d'une adolescente qui a été placée dans un foyer.
Les viols se sont ébruités début juin dans leur collège. C'est d'ailleurs un surveillant de l'établissement qui,
après avoir entendu une rumeur sur une vidéo de "tournante", avait alerté la direction du collège, qui a contacté la police.
L'enquête a été menée par le commissariat de Saint-Denis, prévenu le 6 juin, qui est parvenu à identifier les différents acteurs.
"Pressions"
Arrivée en cours d'année dans l'établissement, la victime est traumatisée. Elle s'est vue prescrire 30 jours d'incapacité totale de travail.
La jeune fille, ainsi que sa famille, subirait des pressions depuis l'éclatement de l'affaire. "En cas de pressions avérées, le parquet fera diligenter une enquête et engagera des poursuites", a-t-il prévenu.
Devant le collège Garcia-Lorca, où tous étaient scolarisés, les collégiens étaient peu nombreux vendredi midi à s'exprimer sur les faits.
"On ne parle pas de ça, on n'écoute pas ce qui se dit", a dit Kani, élève de 3e, tout en se disant "choquée". "C'est une prof qui m'a dit qu'ils (les collégiens mis en examen, ndlr) ne seraient pas dans ma classe l'année prochaine, parce qu'ils ont été arrêtés", a ajouté une autre élève, qui n'a pas souhaité donner son prénom.
"Elle (la victime, ndlr)
était peut-être consentante", lâche sérieusement une autre.
L'établissement de 500 élèves dit "Eclair", le classement réservé aux établissements les plus en difficulté, est situé au milieu de barres d'immeubles.
"Les enseignants sont confrontés à de grosses difficultés, mais ils font face admirablement", a dit à l'AFP Marc Bablet, directeur académique adjoint en Seine-Saint-Denis. Cependant, "ces incidents peuvent aussi se produire dans les beaux quartiers", a-t-il estimé.
"C'est un fait grave, et rare heureusement, mais ça existe", a dit M. Bablet, reconnaissant qu'il pouvait arriver "que ça ne soit pas dénoncé".
Au collège, "dans l'immédiat, il faut travailler pour absorber le choc". Un accompagnement de l'équipe éducative a été mis en place afin de l'aider à parler des faits avec les élèves.
A la rentrée prochaine, un travail de prévention doit également être mené. "S'il se passe des choses comme ça, on peut craindre que ça se reproduise, donc il faut travailler sur la représentation de la sexualité", a expliqué M. Bablet.
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